MONTEREAU-FAULT-YONNE, 2018
SURVILLE
un projet des jeunes du lycée polyvalent André Malraux
Mathis Ayivi von Krioz, Emeric Billoue Perron, Chloé Bonnard, Maxime Catala, Vincent Cleray, Dénylson Erny, Willy Fanchon, Maxendre Galant, Valentin Galbin, Léa Ganneval, Maxime Gohet, Maxime Guillevin, Paul Guillope, Adam Hillion, Lisa Leroy, Noémie Lhommédé, Terence Louis-Philippe, Erika Louveau, Léo Pergent, Edvine Prosper, Chloé Ribeiro Martins, Chloé Roussel, Dounia Smaali,
et Angéline Blanchard, Caroline Durcudoy-Bell, Brigitte Lauer, Christophe Olanier et Camille Talon, enseignants référents,
réalisé par Mali Arun, en collaboration avec Laureline Delom
Un casting est réalisé auprès de lycéens pour incarner trois personnages originaires de différents secteurs de la ville de Montereau-Fault-Yonne : la ville basse historique, le grand ensemble de Surville et la campagne environnante. Certains voudraient jouer le rôle de Marie (de la ville basse), quelques autres celui de Stéphanie (de la campagne) et d’autres encore celui d’Amin (de Surville). Chacun vient donner un peu de soi, de ce qui le définit et le constitue. Tous interrogent leurs représentations du masculin et du féminin, et soulèvent plus largement les questions identitaires que ne manque pas de susciter cette typologie du territoire.
"- Pourquoi ça t’intéresse de jouer ce personnage [Amin] ?
- Parce que j’ai toujours été un petit peu un garçon manqué, moi aussi on m’a donné un stéréotype,comme je viens de cité on m’a collé depuis toute petite un personnage de ce type-là. "
Dounia, extrait du film
Avec Mali Arun, les jeunes ont souhaité réaliser un portrait de leur génération qui soit également celui de leur ville. En s’inspirant du court métrage d’Yvon Marciano Émilie Müller (1993), ils ont cherché une situation simple qui leur permettrait de s’exprimer. L’idée est alors venue de caractériser trois personnages provenant des différents secteurs de Montereau-Fault-Yonne, de développer un récit fictionnel, puis d’organiser un casting pour l’attribution des rôles.
C’est ce casting fictif que le film met en scène. Mis en perspective avec des vues de la ville, les entretiens auquel il donne lieu font affleurer une parole documentaire : en se comparant avec ces personnages fictionnels, chaque lycéen en vient à parler de lui-même et à faire part de ses questionnements sur l’identité et les stéréotypes.
"Dans le film, chacun parle de soi et se définit au contact des personnages que nous avons créés : cela nous permet de sortir des stéréotypes ensemble." Erika
DIFFUSIONS
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L’avant-première a eu lieu en décembre 2018 au cinéma le Saint-André des Arts à Paris, en présence des différents acteurs du projet : des ambassadeurs de la classe, la réalisatrice Mali Arun et la monteuse Laureline Delom. Ensemble, ils sont revenus sur leur expérience, la création des personnages du film et les choix formels. Ils ont aussi échangé avec Sylvie Tissot (professeure de science politique à l'Université Paris 8) sur la déconstruction des stéréotypes liés au genre, à l'appartenance géographique et sociale.
"Il y a une caractéristique des représentations sur la banlieue qui est très répandue, souvent très négative, et qui fait de ces territoires des territoires à part. Dans la manière de les filmer ici, on voit que ces cités ne sont pas coupées, elles font parties d’un territoire plus large. Le mouvement de la caméra fait une rupture avec la représentation habituelle, ici très poétique. […]
La meilleure parole qui puisse qualifier ces endroits, des endroits ‘normaux’ comme le disent les jeunes dans le film, est celle de ses habitants, qui voient leur quartier non pas à travers des images médiatiques, mais à travers leurs voisins, le quotidien... "
Sylvie Tissot, sociologue
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Avril 2019 : projection et présentation du film par l’équipe pédagogique lors du Salon Art Expro, en, organisé par l’académie de Créteil.
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Mai 2019 : projection au lycée André Malraux de Montereau-Fault-Yonne, où les jeunes participants au projet ont présenté aux autres classes leur film et partagé leur expérience de l'atelier et du tournage, en présence de la réalisatrice Mali Arun et d'élus municipaux.
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Juillet 2019 : carte blanche au programme « Que Faire ? », et projection de Surville présenté par l’équipe de La Fabrique du Regard et suivi d’un échange avec le public.
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LA PRESSE EN PARLE
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"Le fait de questionner les élèves, de faire un parallèle entre les personnages leur permet d'afficher un certain naturel. [...]
Un très beau court-métrage, tout en finesse et en interrogation qui se joue des clichés"
Karine Brives pour La République Seine-et-Marne, le 3 décembre 2018.
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Ce projet a été réalisé dans le cadre du programme QUE FAIRE ?, proposé par LE BAL / La Fabrique du Regard,
avec le soutien de l'Agence nationale de la cohésion des territoires, la Fondation AG2R La Mondiale, la Fondation SUEZ